Croissance des pousses
La croissance des pousses des arbres est sensible aux influences environnementales. Nous mesurons rétroactivement la croissance des pousses récoltées tous les quatre ans à des fins d’analyse des éléments nutritifs.
Récolte des pousses à l’hélicoptère. Ce rapport télévisé donne une bonne impression de la récolte 2019.
Nous remarquons chez le hêtre, l’épicéa et les chênes une relation entre la croissance des pousses et des facteurs environnementaux tels que l’acidité des sols, les dépôts d’azote atmosphérique, la sécheresse et les charges en ozone. La réaction à la sécheresse affiche une forte réduction d’accroissement des pousses, chez le hêtre cependant une année après la période sèche. Après les étés très secs de 2003 et 2011, nous avons observé chez le hêtre, en 2004 et 2012, une croissance des pousses distinctement réduite, alors que les épicéas montraient déjà pendant l’année sèche une croissance réduite.
Accroissement des pousses chez le hêtre (rouge), l’épicéa (bleu) et chez le chêne (vert).
Fructification
La fructification a fortement augmenté chez le hêtre les 30 dernières années, aussi bien dans la fréquence des années à graines que dans la quantité de fruits. 2011 fut une année record absolue, deux ans seulement après une fructification complète, et 2014 à nouveau. La fructification du hêtre est en rapport avec les conditions météorologiques pendant les deux années précédentes. Un début de l’été chaud (mi-juin à mi-juillet) conduit à une formation nettement plus élevée des bourgeons floraux dans l’année suivante.
Développement de la fructification chez le hêtre.
Accroissement du fût et du volume
L‘accroissement du fût est une grandeur forestière importante et aussi une mesure des influences de l’environnement sur la forêt. Nous mesurons tous les quatre ans les diamètres des fûts avec un compas forestier, à hauteur clairement marquée. Pour des arbres très grands, nous mesurons la circonférence, voir le vidéo. La différence de mesure nous donne l’accroissement du diamètre de l’arbre. Nous prélevons de plus, lors d’éclaircies menées de manière standardisée, des tranches de fût pour lesquelles nous comptons et analysons les cernes.
A gauche : mesure de l’accroissement du fût avec un compas sur une surface d’observation permanente.
Au centre : tranches de fûts pour les analyses de cernes.
A droite : tranche de fût d'épicéa avec des cernes visibles.
L’accroissement du fût chez le hêtre affiche, pour la période observée, une nette diminution alors que pour l’épicéa, après une tendance à la baisse jusqu’en 2011, on assiste à une amélioration. Une évaluation épidémiologique des données nous permet de constater un rapport entre l’accroissement du fût et des facteurs environnementaux négatifs tels que: dépôts d’azote, acidification du sol, ozone ou déficit de matières nutritives. La baisse d’accroissement chez le hêtre est probablement en relation avec l’alimentation en phosphore qui elle aussi, pour la même période, affiche une baisse significative. L’apport d’azote atmosphérique favorise l’accroissement, mais seulement en faible quantité. La relation entre l’accroissement du hêtre et les dépôts d’azote montre clairement une évolution non linéaire dont le maximum d’apport se situe vers 25 kg N par hectare et par an.
Evolution dans le temps de l’accroissement du fût pour le hêtre (à gauche), l’épicéa (au centre) et pour
le chêne (à droite). Pour le hêtre, il y a une réduction significative de la croissance (ligne bleue).
L’accroissement du fût des hêtres et des epicéas évolue avec
une augmentation de dépôts d’azote jusqu’à 24-27 kg N par
hectare et par an et diminue ensuite nettement.
L’accroissement en volume pour les placettes avec une espèce
et pour les placettes avec des hêtres et des epicéas mixtes.